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Le point de vue de Jean-Claude Mézières

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Jean-Claude Mézières

Le dessinateur de la bande dessinée « Valérian et Laureline » était présent ce jeudi 9 décembre à la Cité des sciences pour évoquer son expérience. Avant de dessiner le duo aventurier, Jean-Claude Mézière « a donné dans le western et l’illustration ». Son saut dans la science-fiction s’est fait au milieu des années 1960 grâce au magazine Pilote. « A l’époque, il n’y avait pas encore de SF grand public, se souvient l’auteur, seulement des revues marginales. Il existait certaines BD, comme Black et Mortimer mais qui ne se revendiquaient pas clairement comme de la SF. Dans « Valérian et Laureline », on y plonge dès la première page ».

La saga Valérian et Laureline

S’ensuit la (longue) période Valérian, avec le scénariste Pierre Christin et le succès que l’on sait – enfin, que je ne soupçonnais pas jusqu’ici. Jean-Claude recevra notamment le Grand Prix de la ville d’Angoulême en 1984. « Mes lectures depuis mes 15 ans – notamment les petites nouvelles de SF – m’ont baigné d’images et apporté un terreau pour ma création, explique Jean-Claude Mézières, le challenge a été d’ajouter un zeste de politique et surtout de dessiner une cité du futur alors que je n’avais rien à me mettre sous la dent comme documentation ». Pour contrer cette difficulté, les co-auteurs ont décidé d’évoquer le Moyen-âge dans les premiers volumes, « pour gagner du temps avant d’oser se lancer, suite à de nombreux encouragements ».

Plus tard, « on a fait apparaître l’héroïne, Laureline, qui n’est pas une bimbo emmerdeuse contrairement à certaines héroïnes de BD ». En 45 ans, la série innovera régulièrement, « en 1972 on a parlé d’écologie avec quasiment le même scénario que le récent film Avatar ». « Rare œuvre de SF qui a largement dépassé le cadre des amateurs », Valérian est une BD que les parents font découvrir à leurs enfants. Mieux, « il existe près de 2000 jeunes filles prénommées Laureline en France » grâce à la BD.

Les taxis du Cinquième Élément

Plus tard, le dessinateur est appelé par le réalisateur Luc Besson pour collaborer au projet de film Le Cinquième Élément. « C’était une expérience très complète et agréable, contrairement à ma précédente participation à l’adaptation du roman des frères Strougatski « Il est difficile d’être un dieu ». Jean-Claude raconte avec malice sa création de son New-York « futuristique » avec les immeubles et les fameux taxis volants, déjà présents dans l’épisode Les cercles du pouvoir de la série Valérian (merci @FabienNicolas). « A l’origine, le héros du film devait s’appeller Zakman Blairos et être un ouvrier d’une usine de fusée, livre-t-il, mais suite à mes propositions, Luc Besson a décidé de le transformer en Corben Dallas, chauffeur de taxi ».

Un frenchy a Hollywood – ou presque

Si la collaboration entre le réalisateur et le dessinateur s’est bien passée, on décèle vite à son ton désabusé que ça ne fut pas toujours le cas. « On retrouve des scènes des premiers albums de Valérian avec quasiment le même cadrage et la même mise en scène dans certains films américains, notamment Star Wars, sans que Georges Lucas ne m’ait contacté » déplore l’auteur. Une discussion avec Fabien Nicolas, passionné de SF m’apprend d’ailleurs que nombre des « canons » de la SF américaine viennent de l’œuvre du « frenchie » Mézières. Cocorico !

>> Illustration : Wikimedia Commons


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